La définition de la dyspraxie
La dyspraxie est un trouble du mouvement caractérisé par une incapacité totale à effectuer des mouvements volontaires ou automatiques.
Elle concerne le comportement, c’est-à-dire le geste, non pas dans son intention, mais dans sa réalisation. Elle peut se développer seule ou en conjonction avec d’autres troubles du développement tels que le trouble déficitaire. Elle dure jusqu’à l’âge adulte.
Les troubles du mouvement sont fréquents, affectant 5 à 7 % des enfants âgés de 5 à 11 ans, selon l’assurance maladie. Les garçons sont touchés deux à quatre fois plus souvent que les filles.
Les différentes formes de la dyspraxie
La dyspraxie est une maladie courante qui se présente sous plusieurs formes. On distingue deux formes qui perturbent les enfants.
La dyspraxie développementale
On parle de dyspraxie développementale lorsque le trouble est causé par une anomalie cérébrale non identifiée. L’enfant atteint de la dyspraxie semble être en parfaite santé.
La dyspraxie lésionnelle
Dans 50 % des cas, les troubles de la planification motrice volontaire et automatique associés à un traumatisme crânien surviennent à la naissance. Cela provoque un taux élevé de dyspraxie chez les bébés prématurés.
Il peut également survenir chez les nouveau-nés souffrant d’hypoxie ou de complications lors de l’accouchement.
Les causes de la dyspraxie
Les troubles du mouvement sont dus à un dysfonctionnement cérébral. C’est un obstacle majeur qui affecte le développement des enfants. Ils ne sont pas causés par une paralysie et ne sont associés à aucun déficit émotionnel, psychologique ou intellectuel.
Cette altération des gestes volontaires et intentionnels est attribuée à des anomalies cérébrales dont les origines sont elles-mêmes incertaines.
Des dysfonctionnements cérébraux
Le dysfonctionnement de certaines zones du cerveau explique bien ces symptômes. Une de ces zones concerne le lobe pariétal. Il est atteint et joue un rôle non négligeable dans l’intégration des informations sensorielles.
Une autre zone concerne le lobe frontal qui est aussi affecté. Il intervient dans la planification, la prise de décision, le langage, le mouvement volontaire…
Inefficacité des motoneurones
D’autres troubles provoquent des anomalies au niveau des motoneurones en développement anormal.
Les motoneurones (situés dans le tronc cérébral et la moelle épinière) transmettent les informations neuronales du cerveau aux muscles. Ceux-ci seront moins efficaces en cas de troubles du mouvement.
Causes prénatales et néonatales
Les causes prénatales et néonatales de dyskinésie sont:
- Naissance prématurée du bébé ;
- Faible poids à la naissance ;
- Complications de la grossesse, de l’accouchement ou des premiers jours après l’accouchement.
Les symptômes de la dyspraxie
La maladresse extrême est le premier symptôme d’un trouble du mouvement. Elle conduit à d’autres troubles qui peuvent se manifester à de divers degrés chez les enfants.
Les TAC
Le TAC (trouble d’acquisition de la coordination) est le principal symptôme de la dyspraxie. Il se traduit par l’incapacité de l’enfant à accomplir un geste apparemment anodin malgré des consignes précises et claires. On reconnaît facilement un enfant atteint de la dyspraxie grâce à sa maladresse.
Il n’arrive pas à coordonner ses gestes pour effectuer une tâche simple même en faisant beaucoup d’efforts :
- Tenir un couvert pendant les repas,
- S’habiller,
- Lacer des chaussures,
- Dessiner,
- Écrire,
- Souligner des phrases,
- Utiliser une boussole peuvent être difficiles pour lui.
Les troubles visuo spatiaux
Les enfants souffrant de dyspraxie ont des difficultés motrices particulières. Ayant peu de contrôle sur son regard, il lui est difficile de fixer un objet ou de le suivre des yeux.
Il rencontre aussi des difficultés à se repérer dans le temps et l’espace, ainsi qu’à se repérer par rapport à son propre corps. Il peut avoir du mal à faire la distinction entre sa gauche et sa droite.
Des troubles attentionnels
Un enfant souffrant de dyspraxie rencontre des problèmes de concentration et d’attention. Il peut avoir beaucoup de mal à apprendre de nouveaux gestes avec modération. Pour les exécuter, il faut une concentration intense. Le résultat final n’est pas satisfaisant.
Des troubles de l’apprentissage
Les troubles du mouvement qui peuvent être lié à ou causés par des troubles d’apprentissage tels que la dyslexie est le résultat de :
- Déficience oculomotrice;
- Difficulté à écrire due à une mauvaise prise du crayon ou du stylo;
- Une déficience directe de l’écriture.
- Le diagnostic de la dyspraxie
Les troubles du mouvement ne peuvent être ignorés à l’école. La suspicion initiale est faite par le médecin scolaire, mais seul le pédiatre ou le médecin qui traite l’enfant peuvent confirmer le diagnostic.
En raison de la complexité de la maladie, le diagnostic ne pourra être établi qu’après une série de tests, qui pourront s’assurer que la dyspraxie est bien la maladie sous-jacente et non le résultat d’une seule maladie secondaire.
Ils peuvent déterminer la nature de la maladie et la gravité de chaque symptôme aux niveaux gestationnel, structurel et visuospatial.
Le traitement : comment traiter la dyspraxie ?
Le traitement de la dyspraxie passe par la considération de chacun de ses symptômes.
Il sera personnalisé, pluridisciplinaire et implique plusieurs professionnels :
- Psychologue ;
- Ergothérapeute ;
- Orthophonie ;
- Neuropsychologue ;
- Spécialiste de la psychomotricité ;
- Orthopédie.
Le rôle de ces professionnels est de corriger les troubles psychomoteurs dus à la coordination des commandes cérébrales et aux exercices de rééducation pour les problèmes articulaires et autres mouvements du corps.
Le rôle d’un psychologue dans le traitement d’un enfant dyspraxique
Un expert en psychologie est nécessaire pour corriger les troubles psychologiques (dépression, troubles anxieux…). Le psychologue procède à un isolement associé à la dyspraxie.
Le rôle de l’orthophoniste dans le traitement d’un enfant dyspraxique
Si l’enfant a des difficultés dans ces domaines, il subira une rééducation du langage oral et écrit.
L’ergothérapeute
Il sera chargé de corriger les problèmes de coordination entre les mouvements des yeux et les mouvements des mains afin que l’enfant puisse faire des gestes plus précis et être plus autonome.
Le rôle d’un neuropsychologue dans le traitement d’un enfant dyspraxique
Un neuropsychologue assure la prise en charge cognitive : mémoire, capacité d’attention, de concentration, d’organisation ou de planification face à des tâches complexes.
Le rôle d’un spécialiste de la psychomotricité dans le traitement d’un enfant dyspraxique
Il aide à prendre conscience de son corps ou à se repérer dans l’espace (difficultés d’orientation ou de latéralisation). Ce dernier permet l’amélioration de la motricité globale (gestes amples) et fine (gestes plus précis).
Le rôle de l’orthoptiste dans le traitement d’un enfant dyspraxique
Il va rééduquer le regard pour donner à l’enfant plus de contrôle sur ses mouvements oculaires. Ce qui les rend moins saccadés et plus fixes. Tous ces professionnels travaillent dans un seul but : rendre la vie de l’enfant dyspraxique confortable et normale.
Ils s’assureront que l’enfant est capable de faire automatiquement certains gestes intentionnels (prise et tenue du stylo, d’une cuillère) grâce à diverses rééducations.
Le diagnostic de la dyspraxie est nécessaire pour déterminer le traitement adéquat. Il faut l’intervention de plusieurs spécialistes. Guérir de la dyspraxie est le résultat de tout un processus.