Ils nous en font baver, mais qu’est-ce qu’on les aime !

C’est devenu un lieu commun que de se plaindre de ses gnomes, parfois c’est lassant, parfois c’est marrant, dans tous les cas on finit toujours plus ou moins par repenser à quelques bribes de notre quotidien de parent, le sourire en coin. Je vais tâcher de me plaindre tout en te faisant marrer, alors prépare-toi !

Dès le départ, bébé gnome n’est pas forcément sympa avec sa maman : nausées, malaises, grossesse alitée, contractions douloureuses, diabète gestationnel, travail qui dure parfois plus de 24 heures, accouchement avec une épisiotomie profonde comme le grand
Canyon, césarienne en urgence, utérus qui se remet en place à l’aide d’une sage-femme complètement surexcitée qui fait du trempoline sur ton ventre (tu parles d’une délivrance !), bébé gluant pas complètement fashion qui humidifie ton super maxi t-shirt Snoopy, et les fameuses lochies (si un Mâle lit ce billet, je t’en conjure, ne cherche pas à savoir ce que c’est, du moins évite Google Image, des fois que…).

Et puis il y a ce moment magique, cet instant de bonheur formidable et indescriptible où le temps semble s’être arrêté : le premier échange de regards avec ta progéniture, ce petit être qui est le fruit de ton amour avec le Mâle. On s’émerveille, on se demande comment ce miracle de la vie est possible. On s’embrasse tous ensemble, on est heureux et tout niaiseux (et on n’oublie pas de prendre 150 photos et 20 films sans oublier bien sûr de mettre à jour le statut Facebook pour annoncer l’heureuse nouvelle).

Il y a une seconde option. Bien que chaque maman soit censée trouver son bébé le plus beau du monde, celle-ci voit bien que le voisin du berceau d’à-côté a l’air différent… Il est nettement moins poilu et a le nez plus fin que le sien. Elle tente de se rassurer en se disant que le Mâle devait être tout aussi moche à la naissance mais que ça a bien fini par s’arranger puisqu’il était finalement devenu son mari. De toute façon, ça tombe bien car c’est l’hiver, alors pour avoir un aperçu fidèle d’un bébé engoncé dans une combinaison pilote fourrée en poils de yéti synthétiques, il faut se donner du mal.

Un gnome, c’est agréable à tout âge. Les premiers jours parce qu’il ne fait que manger, dormir et remplir sa Pampers. C’est presque reposant. Les premiers mois parce qu’il s’éveille, il nous fixe avec plus d’intensité, il sourit,  il joue avec ses mains et ses hochets, commence à être mobile, il babille, rigole… Les premières années car il peut enfin s’exprimer, ne plus être frustré de ne pas réussir à nous faire comprendre ses besoins. Et puis c’est la période des premières fois, et on a la délicieuse impression d’être un puits de science lorsque le gnome nous demande pourquoi il faut du sable humide pour faire les meilleurs châteaux de sable sur une plage de Saint-Malo.

Oui mais… Un gnome, ça peut aussi être désagréable à tout âge. Soyons honnête, les premières semaines, tu les passes les mains dans les couches, tu es crevée car micro gnome veut téter toutes les 2h30, si c’est un garçon, il se fait un plaisir de t’arroser une fois que tu l’as sorti du bain, il se réveille toujours quand toi tu t’endors, il pond une abominable mixture jaune et nauséabonde (bon appétit) juste quand tu viens de sortir de chez toi pour aller chercher l’aîné à la maternelle car il est déjà 11h50… Bref, les relations sont assez primaires, voire primitives.

Les premiers mois, il y a les vaccins qui font mal, les poussées dentaires, les premières maladies… Il y a des bébés qui ne comprennent pas ce que rythme circadien signifie, il y en a qui sont branchés sur des piles Duracell et tu te demandes où est donc passé ce fichu bouton Off. Il y a aussi le début de la diversification alimentaire, fini le simple biberon, maintenant tu dois aussi prévoir des purées et compotes que tu auras faites toi-même si tu es une perfect mummy.

Les premières années, il y a cette période d’affirmation de soi du gnome, qui consiste à dire « non » tout le temps. Ou alors « demain« . Choupi a excellé dans ce domaine.
– moi : « tu veux une compote pomme-vanille Choupi ? »
– lui : « non, demain compote« 
– moi : « ah. Un Petit Filou Tub alors ?« 
– lui : « non pas ça. Nutella. Je vais aller chercher le Nutella.« 
Et il part tout excité vers la cuisine, suivi de près par sa petite sœur Poupette, dont les oreilles détectent les moindres ultrasons dès qu’il s’agit de chocolat.

Choupi ouvre le placard, prend le pot de Nutella sans hésiter, Poupette s’occupe des cuillères, et puis les deux me demandent de faire griller du pain. Quand je reviens, 4 minutes plus tard, ils sont dans notre chambre, se tapant du Nutella à pleines cuillerées, tout en sautant et en faisant des roulades dans le lit. Titange qui vient de finir sa sieste les regarde, éberlué.

Ceci peut devenir une arme de salissure massive

Avec le Mâle, ce soir-là, nous nous sommes endormis bien au chaud sous notre couette tartinée de chocolat -à déconseiller à ceux qui font un régime-, fatigués mais ravis d’avoir des gnomes toujours enclins à faire de nouvelles expériences scientifiques (il faut toujours tirer quelque chose de positif d’une bêtise, ça aide à rester zen). Là en l’occurrence, ils ont pu noter le fait que le Nutella, ça tâche, et ça colle aussi. Bref, faut laver la housse de couette quoi.

Allez, on n’est pas rancuniers, nous aussi on a dû en faire voir de toutes les couleurs à nos chers parents. Et dire que dans dix ans, mes chers gnomes, vous serez des adolescents… Alors je vous le dis maintenant, des fois qu’à l’aube de vos 15 ans j’en sois un peu moins convaincue : je vous aime !

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  • Anonyme
    24/01/2013

    Ahhhhh les enfants, anges ou démons. À mi-chemin disons, à nous de les assagir, à eux de développer notre patience !


    • Clémence
      25/01/2013

      Tout à fait, ils nous forcent à devenir zen !


  • Anonyme
    25/01/2013

    Un magnifique billet, bravo. Et avec le temps tout s'en va, les bêtises de nos enfants et nos propres erreurs, mais l'amour maternel demeure…


    • Clémence
      25/01/2013

      Merci beaucoup et je te retourne le compliment concernant ton commentaire.


  • maman pipelette
    25/01/2013

    un billet juste super !!! je pense qu'avec le temps on ne garde que les bon moments… c'est vrai qu'ils savent en rien de temps passé a petit ange à démon….


    • Clémence
      25/01/2013

      Oui on ne garde que le meilleur, quoique mes parents savaient parfois me rappeler mes grosses bêtises comme dessiner sur les murs ou escalader les étagères d'une armoire. Mais bon c'est la vie, de toute façon grâce aux gnomes on est assurés de ne jamais s'ennuyer !


  • thierrys76
    25/01/2013

    ah que je suis d'accord avec toi, que j'ai apprécié ton article moi qui ai tout vécu avec mes trois enfants, tout petits, adolescents et maintenant pour deux, de jeunes et beaux adultes, amitiés


    • Clémence
      25/01/2013

      Merci Thierry, et j'en profite pour te souhaiter une bonne année 2013 ainsi qu'à ta famille. La santé surtout, c'est le plus important ! Bises.


  • Anonyme
    25/01/2013

    Ils nous en font voir de toutes couleurs mais pour rien au monde je ne changerais ma vie. J'ai 5 enfants de 4 à 16 ans et malgré les coups de blues et de fatigue surtout lorsqu'ils étaient très jeunes et donc très dépendants, on est devenu une famille nombreuse unie, c'était mon souhait le plus cher et mon mari qui est issu d'une famille de 6 enfants voulait revivre l'aventure mais en qualité de papa. Ce n'est pas rose tous les jours mais ils gagnent en autonomie chaque jour, ils apprennent le partage et la vie en collectivité et sont responsables et mature plus vite qu'un enfant unique par exemple tout en étant joueurs et complices mais ils font aussi des bêtises et se chamaillent pour une broutille je te rassure !


    • Clémence
      25/01/2013

      Tout d'abord félicitations pour avoir fondé une belle et grande famille ! C'est également mon souhait le plus cher, par contre on s'arrêtera à 4 gnomes je pense et on va attendre que le petit dernier (7 mois) grandisse. Les enfants, la famille, c'est à mes yeux ce qu'il y a de plus important dans la vie. J'espère que je réussirai à bien les éduquer tout en permettant leur épanouissement personnel. C'est un sacré boulot d'être maman d'une famille nombreuse, alors bravo et bon courage pour les moments un peu difficiles, car il y en a davantage qu'avec un ou deux enfants, forcément (surtout avec des ados !? Bon week-end à toi et ta tribu !

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