J’ai besoin de les savoir heureux…

Je ne pense pas être la seule Maman -loin de là- à partager ce besoin de savoir mes enfants heureux et bien dans leur peau, mais il est si fort que j’ai envie de l’exprimer ici. Chaque soir, avant de m’endormir, je ne peux m’empêcher de repenser à de nombreux moments de la journée en compagnie de mes 3 bambins. Quand je leur chuchote à l’oreille qu’il est l’heure de se lever, quand je remplis leurs sac et cartable avec leur goûter, quand on va à l’arrêt de bus ensemble en se racontant des histoires, quand Titange se réveille et me dit avec sa petite voix si douce « coucou Maman », tout en esquissant un sourire mais en ayant les yeux encore mi-clos et la peau toute chaude. J’aimerais pouvoir croquer ses joues tellement elles sont douces et rebondies !

La vérité, c’est que je pense presque tout le temps à eux, à leur bien-être. Je veux indéniablement être une « bonne Maman », j’aimerais qu’ils soient pleinement heureux, peut-être même fiers de moi plus tard, en tout cas qu’ils n’aient pas besoin de fréquenter des cabinets de psychiatres pour se plaindre de moi !

C’est marrant comme la vie est parfois. On se construit soit en opposition, soit en adhésion avec l’éducation que l’on a reçue. Et surtout, on espère toujours mieux faire que ses propres parents. Ou du moins aussi bien. C’est un sacré challenge. Car il n’y a aucune formation de prévue, ni aucun mode d’emploi livré avec le bébé fraîchement né. Alors on lit des guides dans les librairies, on discute entre collègues, on va sur des forums, on questionne le pédiatre… Tous ont des conseils à prodiguer, mais ce sont rarement les mêmes et trop d’informations tuent l’information. En plus, deux enfants élevés de la même façon ne seront pas forcément arrivés au même point une fois majeurs. Car chaque enfant est différent. Ils ont tous leur petit caractère, leurs manies, qu’on le veuille ou non. C’est ça qui est difficile à gérer lorsqu’on est une famille nombreuse : il faut trouver le temps de s’adapter aux désirs et besoins de chacun pour leur faire plaisir : faire des jeux, des câlins, des promenades, des dessins, des séances de chatouilles, lire des histoires…

Souvent, je me demande si je fais bien les choses, si je suis à la hauteur. Je n’ai que 29 ans, je n’ai jamais eu de petit frère ou de petite soeur et j’ai tellement peur de mal faire ! Trop gentille, trop sévère ? Trop complice, trop autoritaire ? Trop patiente, trop exigeante ? La perfection n’existe pas, il faut que je me rentre ça dans le crâne… Avec le Mâle c’est pareil, je veux qu’il soit heureux et je pense sincèrement qu’il l’est même si c’est pas mal fatigant entre son travail et les enfants qui lui sautent dessus le soir (c’est la rançon de la gloire, les absents ont toujours plus de succès que ceux qui sont auprès des enfants toute la journée) !

Je suis là, allongée dans mon lit, je pense avec amour à mes 3 enfants. Je les imagine en train de dormir sereinement, paisiblement. J’aime ce moment de calme. Parfois je me relève pour aller les voir, c’est si attendrissant, si beau. Je repense à leurs sourires et à leurs moments de rigolade. Je ne peux m’empêcher de sourire, je suis heureuse.

Parfois il y a des chamailleries entre eux, des prises de bec pour un jouet dont personne ne voulait 5 minutes auparavant : cela fait partie des petites choses qui m’agacent je l’avoue. Mais ils sont encore jeunes. Et je ne suis pas pressée qu’ils grandissent. Ils vont perdre petit à petit leur spontanéité, leur fraîcheur, leur candeur, leur amour inconditionnel. Non vraiment, je voudrais parfois que le temps se fige pour profiter éternellement de mes 3 tout-petits.

Je trouve par ailleurs que beaucoup de spécialistes de la petite enfance (comme les pédopsychiatres qu’on entend à la télé) ont tendance à trop responsabiliser les parents. « Votre fille est anorexique ? C’est la faute de sa mère« , « Votre fils ne vous respecte pas ? C’est parce que vous n’avez aucune autorité et que vous ne jouez pas votre rôle de père ! » Bien sûr, j’ai grossi le trait, mais ça ne change rien au fait que la société nous responsabilise fortement en tant que parents et ça rajoute de la pression inutilement.

En outre, les gens nous jugent souvent par rapport à l’attitude de nos enfants (pour bien se faire voir, évitez de laisser vos bambins se rouler par terre devant la caisse pour avoir un paquet de pains au chocolat). Autre phénomène récurrent : les mères qui ont besoin de s’extasier sur les progrès -voire les exploits à les entendre- de leur progéniture. Elles ont besoin de se valoriser par le biais de leur enfant pour se sentir bien dans leur peau. Il y a une sorte de compétition malsaine qui s’instaure entre certains parents (certains hein, je ne mets pas tout le monde dans le même panier). Cela ne date pas d’hier, mais je trouve ça complètement inutile et malsain.

Et pourquoi toujours dénigrer les jeunes qui font le choix d’aller dans des filières techniques, de faire de l’apprentissage ? Rien à faire, il faut que son enfant soit le meilleur en classe, le plus populaire, le plus beau, le plus gentil et j’en passe ! Il sera chirurgien, polytechnicien ou magistrat, rien d’autre ! Mais quelle pression ! Et stop aux donneurs de leçons, cela suffit !

Je le répète, il n’y a pas de formation pour être parent. On est lâchés dans la nature, en s’aidant de nos propres expériences, de notre instinct, de notre coeur et de notre raison. On veut le meilleur pour eux, on veut les savoir épanouis, heureux, bien dans leur peau. Car de leur bonheur dépend aussi notre bonheur. Tant pis s’ils ne sont pas premiers de la classe, tant pis s’ils n’ont pas le meilleur caractère ni s’ils ne sont pas populaires en classe… Il faut leur accorder une marge de liberté et de tolérance à mon avis. Plus facile à dire qu’à faire je m’en doute, et vous pensez sûrement « tu verras quand ils seront ados, tu ne penseras plus à faire leur bonheur mais à t’en débarrasser au plus vite ! » Oui bon, c’est vrai que j’ai peut-être une vision un peu trop idéaliste des choses, je le reconnais !

Etre Maman, c’est quand même un boulot à plein temps, et même « à pleine vie » si j’ose dire. On ne cesse jamais de s’inquiéter pour eux, on ne cesse jamais de les aimer et de vouloir être là pour partager tous les moments importants de leur vie, les meilleurs comme les pires. Car une famille doit aussi rester unie même dans l’adversité. Au fond, qu’y a-t-il de plus important sur Terre que de respecter autrui à commencer par sa famille et de partir en quête du bonheur : le sien et celui de ceux qui nous sont chers…

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  • Sihem
    04/12/2013

    J'aime beaucoup ce que tu as écrit Christelle. Bravo !!


    • Clémence
      04/12/2013

      Merci ça me touche !


  • Sophie
    04/12/2013

    Que dire de plus… L'amour à l'état pur, l'amour d'une Maman hors pair, plein de bisous à toi et ta jolie famille !


    • Clémence
      04/12/2013

      Tu me fais rougir, attention j'ai les larmes faciles 😉
      Merci


  • Hervé
    04/12/2013

    Je ne suis qu'un "Mâle" mais je ressens aussi ce besoin intrinsèque de sentir mes enfants épanouis. Être devenu Papa m'a appris à faire passer leur bonheur avant le mien, et les voir pleins de vie me donne l'impression d'avoir fait les bons choix. La famille avant tout.
    Bravo pour ce bel article et ta Une ! Amitiés.


    • Clémence
      08/12/2013

      Merci Hervé, tu es un super Daddy ! On voit les choses pareillement 🙂


  • Caroline
    05/12/2013

    On ne naît pas Maman, on le devient. Le plus important c'est de faire de notre mieux et de transmettre à nos petits anges tout notre amour ♥♥♥


    • Clémence
      08/12/2013

      Tout à fait d'accord avec toi Caroline !

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