Je ne sais pas ce que j’ai, mais je pleurerais bien !

Cela pourrait être le slogan du moment chez nous. Comme ça, sans raison apparente, leurs petites bouilles deviennent toutes tristes. Les larmes montent, et ça ferait presque pleurer dans les chaumières comme on dit.

Bon j’exagère, les gnomes se mettent dans de tels états suite à des drames cataclysmiques qui viennent de se produire : la totote de Poupette noyée dans une flaque d’eau,  Choupi prié de ne pas aller chercher le courrier car on est grave à la bourre, Poupette à qui l’on enfile ses botillons alors qu’elle voulait des sandalettes (logique lorsqu’il pleut), Choupi qui veut absolument sa paire de chaussettes vertes alors qu’elle n’est pas encore sèche, Poupette qui veut amener son gros poupon Lia et sa méga poussette avec nacelle alors qu’on part juste faire 3 courses dans le centre-ville… Bref.

Sérieusement, nos gnomes ont de vrais problèmes dans leur vie. Nous sommes plutôt zens par nature. On ramasse la totote pour éviter tout scandale au milieu des parents assis sur le banc d’à-côté, on laisse Choupi passer une plombe à ramasser tout le courrier en vérifiant juste qu’il n’en fasse pas trop tomber en route (avec mon énorme trousseau de clés et ses 3 doudous dans les bras, ce n’est pas simple), et on trouve des compromis pour les bottillons et les chaussettes, histoire des résoudre les conflits en douceur dans la mesure du possible… En fait, nous sommes très (trop ?) diplomates.

Lorsqu’ils nous agacent et nous font vraiment chier perdre patience, on se surprend à penser à nos propres parents et à se demander comment nous étions et la façon dont ils réagissaient.

Mais heureusement, il y a aussi ces moments magiques où l’on se sent maître du monde lorsque par exemple le gnome vient vers toi pour l’aider à reconstruire la maison Lego ou réparer l’arbalète au sommet du donjon du dragon vert.

Et surtout, j’adore lorsque le Mâle rentre du boulot et que les enfants courent vers lui en hurlant : « c’est Papaaaaaaaaaaaaa, c’est Papaaaaaaaaaaaaaaaa !« 
Le Mâle n’a même pas le temps de retirer son manteau. Choupi lui prend vite la main pour l’emmener dans la salle de bain et lui expliquer, d’une voix mi-dramatique, mi-implorante : « Papa, Papa, il y la lumière de la salle de bain qui est cââââââssée, elle est câââssée tu vois. Il faut la réparer ! Il faut une ampoule !« 

Papa sent la fierté gonfler son poitrail viril de Mâle car il l’a, cette putain d’ampoule.
Il est comme ça le Mâle, il a toujours tout ce qu’il faut pour rendre sa famille heureuse.