La question que chaque parent se pose au moins une fois dans sa vie

Ne serait-ce qu’une fois, quel parent ne s’est pas demandé un jour : mon enfant est-il un génie ou juste un surdoué ? Oui, je sais, ça en fait rêver beaucoup mais malheureusement, les chiffres sont cruels : il n’y aurait que 2,3% d’enfants intellectuellement précoces (EIP) au sein de la population générale des enfants scolarisés.

Par EIP, on entend : enfant dont le quotient intellectuel (QI) global est égal ou supérieur à 130, ce qui représente 370.000 gnomes sur les 16 millions âgés de 0 à 19 ans qui sont scolarisés (maternelle, primaire, collège, lycée). Plus globalement, il y aurait un peu plus d’1,5 million de personnes avec les neurones en ébullition parmi les 65,8 millions d’habitants que compte notre beau pays (d’après les chiffres publiés par l’INSEE le 15 janvier dernier).

Bien entendu, ces chiffres sont à prendre avec des pincettes car on peut avoir tous les diplômes du monde, un QI de 140 et être complètement inadapté à la vie en société, voire passer pour un sale con prétentieux. De plus, il existe plusieurs formes d’intelligences ; on parle par exemple de plus en plus du QE, le quotient émotionnel, qui est très difficile à quantifier.

Toi qui me lis et qui espère avoir un enfant aussi brillant que tes dents après un détartrage (tu me diras, rares sont les parents qui rêvent d’avoir un cancre), ne t’emballe pas trop vite si tu constates que ton enfant est curieux de tout et pose plein de questions. C’est bon signe, mais un enfant éveillé n’est pas forcément un enfant surdoué.

Et certains enfants sont même « trop éveillés » car hyper stimulés en permanence par leurs parents, ce qui nuit à leur épanouissement affectif. Plusieurs pédopsychiatres tirent la sonnette d’alarme car ces enfants vont tout faire pour répondre aux attentes de leurs parents pour leur faire plaisir et se sentir aimés et admirés, et petit à petit, les notions de fierté et d’amour vont se confondre, ce qui n’est pas sans conséquences. Le bonheur de ces enfants sera lié à la reconnaissance de leurs parents au vu de leurs résultats scolaires et des appréciations de leurs professeurs, ce qui finalement fait penser à une relation patron/employé dans une entreprise.

A moyen comme à long terme, c’est malsain (et ça rend les gnomes tristounets) car l’amour parental est en principe inconditionnel, en tout cas pas directement lié aux performances scolaires. Certains enfants qui en pâtissent iront jusqu’à faire le contraire de ce qui est attendu d’eux (« rebelle attitude ») : ils se feront un plaisir de devenir de mauvais -ou très moyens- élèves, qui n’écoutent pas en classe et qui sont dissipés ou la « tête dans les nuages » (surtout pendant les « années collège »). C’est clairement un signe de provocation voire de protestation plus ou moins consciente contre la tyrannie parentale qui fait du culte de la performance sa « religion ».

Nous sommes en effet dans une société où les mots performance et réussite sont au coeur de l’environnement professionnel : prime de performance, intéressement collectif fondé sur tel ou tel taux de satisfaction, de réussite… On doit rendre des comptes sur notre activité professionnelle. Personnellement, je trouve ça normal qu’un patron puisse vérifier, grâce à une chaîne hiérarchique organisée et des critères transparents et objectifs , que ses employés bossent bien et ne se tournent pas les pouces. Car il y a de quoi glander de nos jours, entre les réseaux sociaux, la possibilité de préparer ses courses en ligne ou encore les sites pour se muscler la main (hein les Mâles, vous voyez de quoi je parle).

Mais un parent n’est pas un patron. Il doit accompagner son enfant, l’encourager, le motiver, l’aider à prendre confiance en lui et ainsi lui transmettre le goût d’apprendre. Il est possible de rendre ludique l’acquisition des connaissances les plus rébarbatives. Le problème, c’est qu’on ne choisit pas les professeurs sur qui l’on tombe. Or, j’ose l’affirmer ici haut et fort : notre vie est fortement influencée par les enseignants professeurs que nous avons tout au long de notre scolarité. Je suis par exemple tombée amoureuse de la philosophie, de l’anglais et de la littérature grâce à des professeurs charismatiques, marquants, passionnés et passionnants.

Heureusement, le savoir s’acquiert tout au long de sa vie et il n’est jamais trop tard pour se replonger dans les études (clin d’oeil à LMO) ou mettre le nez dans des bouquins. Et puis tout le monde est plus ou moins le con d’un autre comme dirait l’autre.

C’est con pour la grenouille

Notre société vit à 100 à l’heure. Les 35 heures devaient à la base permettre aux Français d’avoir davantage de temps pour se cultiver, s’investir dans une association, pour tisser des liens familiaux et amicaux étroits. Au final, je ne suis pas certaine que ces 4 heures de gagnées aient permis d’atteindre cet objectif. Nous sommes submergés par tellement d’informations et de toutes sortes de choses (à commencer par ses gnomes même si ce ne sont pas des choses je te l’accorde)…

Quand j’arrive à finir un livre, c’est presque l’extase tellement le temps m’est compté. Le meilleur moment de la journée ? Quand les gnomes sont couchés car avec le Mâle, on se retrouve tous les deux en amoureux à se regarder un DVD devant la télé, blottis l’un contre l’autre dans notre grand lit douillet (ou on s’endort comme des masses, ça arrive aussi).

On prend le temps de lire des informations, le Mâle écoute la radio, j’écoute les émissions politiques tardives, je lis mes hebdomadaires d’actualité, on regarde parfois les chaînes d’info en continu… Bref tout cela ne nous laisse guère de temps pour la lecture plaisir. Enfin surtout moi car le Mâle lui, adore lire aux toilettes. Et il y va souvent le bougre. Il a même une sorte de bibliothèque de mangas dans un coin de ses chiottes (oui on a chacun nos chiottes, c’est le grand luxe chez nous).

Tout petit déjà, le Mâle lisait le journal assis sur le trône

Moi j’ai du mal à me concentrer sur un roman les fesses à l’air. En fait, je n’y arrive pas du tout. Peut-être qu’avec Voici ça irait, mais quand on s’attaque à du Murakami, du Ogawa ou à l’excellent ouvrage Sur les épaules de Darwin de Jean-Claude Ameisen, ça ne le fait pas du tout. C’est comme ça. J’ai besoin d’avoir du tissu en-dessous de la ceinture pour bien me concentrer. D’ailleurs j’ai toujours évité d’être à moitié nue pendant mes examens scolaires.

Pour lire, je suis plutôt du genre à m’allonger sur le lit, la tête à l’envers et le corps un peu en travers, les pieds vers les oreillers si tu préfères. Et j’aime être entourée de mes chats à caresser, ce que je ne manque pas de faire à chaque fois que je tourne une page.

Et de temps en temps, je suis super chiante car plein de choses à faire me viennent à l’esprit et je hurle au Mâle de les noter sur un papier pour ne pas oublier, ce qui peut s’avérer compliqué s’il est aux chiottes (quoique, je devrais peut-être laisser un stylo dans ses toilettes, ça peut le faire d’écrire sur du PQ vu qu’on a du triple épaisseur). C’est ce qu’on appelle la « Happy Period« .

Une blonde qui hurle. Un Mâle qui s’en tamponne.

Je ne vais pas te mentir, on n’a plus beaucoup de temps pour nous deux -le Mâle et moi- depuis que nous sommes parents de trois enfants, mais on n’est pas malheureux non plus, loin de là. On a la chance d’avoir nos deux « grands » assez autonomes (même s’ils en profitent pour faire pas mal de bêtises, les filous), et là on a démarré la période la plus tendue avec Titange car il rampe absolument partout et à une vitesse folle et je dois le surveiller quasiment en permanence car ses frère et soeur jouent à des jeux de leur âge (forcément), jeux qui contiennent parfois des petites pièces qui peuvent se retrouver au sol et donc entre les mains de micro-gnome.

Et puis de temps en temps, on a juste envie de silence, de calme, de repos, de sérénité, mais surtout de silence. On se verrait même bien partir deux semaines dans un monastère où l’on n’aurait pas le droit de parler histoire de reposer ses tympans et ses cordes vocales. On peut aussi se surprendre à imaginer ce que l’on pourrait bien faire avec le gros rouleau de scotch adhésif marron qui est dans le tiroir du bureau.

T’as compris le gnome ?!!

L’important -et le plus difficile-, c’est de trouver le juste milieu entre vie de couple et vie familiale. Et puis il ne faut pas se faire bouffer par les contraintes domestiques. Y’a un peu de bordel, et bien tant pis, on arrête de culpabiliser et on sort faire un tour en forêt ou jouer au ballon dans le parc plutôt que de ranger. Car on n’a qu’une vie merde !

PS : je ne sais pas comment j’ai fait pour passer de la précocité à la vie de couple en passant par la sociologie des toilettes, mais je l’ai fait. Et quand c’est fait, c’est fait. (Proverbe du mercredi soir à 23h18).

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  • Anonyme
    31/01/2013

    Complètement d'accord avec toi : les études c'est important, mais cela ne doit pas devenir l'obsession des parents. Il y a tant d'autres choses à faire pour qu'un enfant soit bien dans sa vie. Et en tout premier lieu, il doit faire ce qu'il aime et non ce qu'on lui impose. Et nous, nous l'accompagnons de notre mieux.
    Quant à préserver sa vie de famille, oui, il faut faire passer les tâches ménagères après. Elles ne se sauveront pas hein….
    Profitez !!!! Bisous <3. Maryvonne L.


    • Clémence
      02/02/2013

      On est sur la même longueur d'onde ! Bisous Mary <3


  • Anonyme
    31/01/2013

    MDR pour les photos qui illustrent ton article, en particulier l'enfant balai, je ne la connaissais pas mais elle va devenir culte chez moi !


    • Clémence
      02/02/2013

      C'est un plaisir que de faire découvrir ce genre d'images à mon public chéri hihihi


  • Val
    31/01/2013

    J'adore te lire, je me retrouve pas mal dans tes écrits et je te souhaite de continuer longtemps ton blog !


    • Clémence
      02/02/2013

      Merci beaucoup, je suis très touchée !


  • Anonyme
    31/01/2013

    Je partage ton opinion, il faut prendre le temps de prendre du plaisir en famille, et prévoir des soupapes de décompression pour les parents car ce n'est pas toujours évident. Le pédiatre m'a dit qu'il fallait surtout essayer de stresser le moins possible car les enfants ressentent tout. Normalement avec tout ça, tu as les ingrédients de base pour rendre des enfants épanouis 🙂


    • Clémence
      02/02/2013

      Ton pédiatre a raison, j'ai souvent lu et entendu que dès le tout premier âge il fallait tout expliquer à ses enfants, avec le vocabulaire adapté bien sûr, mais qu'il faut leur dire pourquoi on est énervée ou fatiguée par exemple.


  • Le Mâle
    01/02/2013

    Bah oui, les toilettes c'est juste un endroit très silencieux et très calme, où on a de quoi s'assoir au frais… donc idéal pour lire !
    En plus même pas la peine de se lever si on a envie de faire pipi.


    • Clémence
      02/02/2013

      Au frais, mdr ! Alors cet été tu vas installer un ventilo dans tes chiottes ? Sacré Mâle <3


  • theworkingmum
    01/02/2013

    j'adore, et quelle conclusion! Je suis en plein dedans… trouver le bon équilibre, j'ai hate :-s


    • Clémence
      02/02/2013

      Merci beaucoup ! Je te souhaite de trouver cet équilibre 🙂


  • Nikit@
    02/02/2013

    On n'a qu'une vie … Profitons pleinement !!


    • Clémence
      02/02/2013

      Oh que oui ! Et même avec des enfants, on peut en profiter (tout en ayant parfois quelques crises de nerfs lol) !


  • gaëlle deshais
    02/02/2013

    je suis mdr avec ton article, que j'ai lu au départ car il me parle vis à vis de ma grande … et finalement si tu ne faisais pas un rappel en fin d'article j'en aurai oublié le sujet principal !! merci merci 🙂 oui profitons de la viiiiiiiiiiiie (il faut que j'oublie ma centrale vapeur, la serpillère, le rangement ???? toussa toussa ?? )


    • Clémence
      02/02/2013

      Mais oui ma Gaëlle, oublie donc ton balai ou alors enfourche-le pour imiter Harry Potter et faire rire tes plus jeunes gnomes ! Si tu as des doutes avec ta grande, tu peux toujours l'emmener voir un psychologue pour déterminer ce qu'il en est. Car un enfant qui s'ennuie en classe est un enfant qui finit par devenir moyen et ne plus aimer l'école…


    • gaëlle deshais
      03/02/2013

      et bien en fait on a passé cette étape il y a quelques années (quoi ? déjà ?!!), elle a fait un mois de grande section et est passée en CP car elle avait déjà les acquis voire plus …. et maintenant en 5ème, c'est une très bonne élève, ça lui a fait le plus grand bien autant intellectuellement qu'emotionnellement (elle ne se retrouvait pas avec les camarades de son âge et était mal à l'aise dans la classe, pleurait beaucoup). Il y a parfois des a priori à ce sujet (passage anticipé de classes) mais dans le cas de Carolane s'était juste naturel, évident. Nous n'avons pas eu besoin de l'emmener voir un psychologue elle a vu celle de l'école (seul bémol c'était avant qu'on nous en parle) puisque c'est à l'école que ça a été détecté. De notre côté nous voyions bien qu'elle était en avance mais nous ne pensions pas à ce moment là qu'elle pourrait se dispenser d'une année de MATERNELLE (lol !).
      Pour conclure, ça a été et s'est bénéfique pour elle et je suis persuadée la connaissant qu'elle aurait comme tu le dis fini par s'ennuyer … en 6ème elle avait pris allemand en plus de l'anglais, en 5ème elle a choisi de faire latin également, elle dévore les livres, est très intéressée par tout (je crois qu'il n'y a que la technologie qu'elle n'aime pas mais ça vient de la prof, ça passe pas …) Bref, c'est une enfant bien dans sa tête, bien dans sa peau 😉

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