L’amour des livres se cultiverait-il dès le berceau ?

J’ai toujours adoré lire. Lorsque ma mère m’emmenait à la bibliothèque le mercredi, c’était quasiment la sortie de la semaine. On n’avait le droit d’emprunter que trois ouvrages, du coup je les lisais à toute vitesse une fois rentrée chez moi puis je demandais à ma mère de me ramener à la bibliothèque histoire d’en reprendre trois autres.

Tout naturellement, j’ai acheté pas mal de bouquins pour mon fils. Des livres en tissu d’abord, puis des imagiers cartonnés, des livres pop up, des livres avec rabats, des livres sonores, des livres à sentir, des livres à toucher…

Je regarde avec bonheur mon gnome les manipuler, tourner les pages, passer sa main sur les textures, déclencher des sons… Quitte à paraître vieux jeu, je suis heureuse de constater qu’il affectionne autant ses livres. Il résistera peut-être un peu plus longtemps aux tentations de la télévision, des jeux vidéos et de l’internet…

La lecture et l’imaginaire
Apprendre à lire est sans doute l’apprentissage le plus merveilleux qui soit pour un enfant. A lui le pouvoir de lire seul des histoires, de se les approprier et de faire travailler son imaginaire à partir de « simples mots ». Il y a quelque chose de magique qu’on ne retrouve pas en regardant un film par exemple.

Euh, referme le livre maintenant

Le lecteur va, à partir de son vécu, de son inconscient, de ses connaissances, rajouter nombres de détails à l’histoire. L’auteur ne lui impose pas un cadre précis et rigide, il se contente de donner des éléments descriptifs suffisamment vagues pour que le lecteur personnalise le scénario, les personnages, les lieux… Et c’est pour cela qu’on est en général toujours déçus de voir une adaptation d’un livre au cinéma.

Le plaisir de tourner des pages 
J’aime les livres pour leur contenu bien sûr, mais j’aime aussi le « contenant », le livre en lui-même. Rien à mes yeux ne remplacera jamais le livre papier. L’odeur des pages, de l’encre… Et surtout le plaisir d’ouvrir un livre neuf. Une tâche sur la couverture, des gribouillis sur la marge, des phrases soulignées, des pages cornées, ça a tendance à me rebuter.

Je ne vais pas mentir, j’ai quand même lu énormément de livres usagés. Mais lorsque j’ai eu un coup de coeur pour un ouvrage, je m’arrange toujours pour l’acheter neuf par la suite et je le range non sans une certaine fierté dans ma bibliothèque.

Et j’ai deux autres pans de mur comme ça

Nos lectures nous forment et nous transforment. C’est un tel bonheur de trouver la perle rare, le livre qui fera qu’on ne pourra plus le refermer avant d’arriver à la fin. Un plaisir intense mais tellement rare. Autant le dire de suite, le livre avec lequel j’ai pris le plus de plaisir, c’est Belle du Seigneur d’Albert Cohen.

Lecture et partage
La lecture est souvent vue comme une activité solitaire (ce qui n’est pas faux), mais il ne faut pas perdre de vue que c’est aussi un partage. Un partage d’émotions avec l’auteur qui se confie à nous, un partage d’avis avec d’autres amateurs de belles lettres… Un partage virtuel également, car il existe de très jolis blogs qui nous font découvrir des trésors cachés de la littérature (comme quoi la lecture et les nouvelles technologies ne sont pas forcément inconciliables).

Pour le gnome, on emprunte surtout des albums jeunesse, et on achète les « beaux livres » (surtout des livres à toucher : mon fils adore !). Ce qui est mignon, c’est que parfois il ramène des imagiers pour les montrer à sa petite soeur. Et lorsqu’on reçoit des invités, bien souvent, il les emmène jusqu’à sa chambre et leur montre quelques-uns de ses livres. On retrouve ici encore cette notion de partage. Je trouve ça beau, tout simplement.

Et chez toi, ça se passe comment ? Tes enfants aiment-ils les livres ? Les encourages-tu à s’aventurer dans les bibliothèques ?