Le mâle a vécu l’accouchement de l’intérieur (ou presque)

Ici le mâle !
Passons à la suite de cet événement planétaire qu’est la « mâle’s week » pour aborder le douloureux sujet de l’accouchement.

Nous aussi, on y était
Et oui, mamans : le mâle était là aussi.
Je sais que pour vous, l’accouchement c’est Dien Bien Phu, en pire. C’est en quelques heures un condensé de toutes les douleurs d’une vie, de toutes les émotions d’un mariage qui débouche sur un divorce 2 sans plus tard (ça inclut donc les bons comme les mauvais moments), de toutes les mucosités de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Mais pour nous, ce n’est pas non plus une balade dans le jardin enchanté de Cendrillon. Ca serait plutôt un mix entre la Tour de la Terreur et le Tonnerre de Zeus (les deux attractions Parisiennes qui m’ont le plus traumatisé).

Le mâle a failli louper l’action
Ah, le premier accouchement… lorsque je suis devenu primi !
D’abord une grande sensation de surprise. Nous, les mâles, on ne doit commencer à vraiment y croire que quand on l’a sous les yeux. Quand à la maternité ils ont annoncé que future maman allait devoir quand même rester la nuit, j’étais encore naïf :
« Bon chérie, je rentre à la maison te chercher quelques affaires, hein ? J’ai le temps ?« 
« Bah oui mon Choupinou Chou, ramène moi mon pyjama Titi & Rô Minet« .
Non, il n’y avait pas le temps. Si je n’avais pas flemmardé sur un fauteuil avant d’y aller, j’aurais même tout loupé.

La légende en prend un coup
Elle m’appelle Choupinou Chou.

Jusqu’au dernier moment le mâle n’y croyait pas
Je vous cite le dialogue avec la sage-femme juste après la phrase/hurlement de ma femme : « je peux pas m’empêcher de pousser aaaaaaaaaaah !

Sage-femme – « Vous allez avoir le bébé. »
Mâle pas inquiet – « Oui, on se doute, il n’allait pas rester là-dedans dix ans non plus. Alors on voulait savoir, pour la péridur… »
Sage-femme – « Le bébé est en train de sortir. »
Mâle pas inquiet – « On a compris. Est-ce que la piqûr… »
Sage-femme – « Vous allez avoir le bébé MAINTENANT ! »

Passé la surprise, l’urgence
Elle avait raison.

Bouton équipant toutes les salles de pré-partum

Donc imaginez le mâle courant à travers le couloir à la poursuite d’un brancard emmenant sa femme hurlant de douleur, toutes les affaires sous le bras, des sages-femmes affolées courant dans tous les sens, dont l’une m’a envoyé une blouse que j’ai attrapée en plein vol (véridique !), rajoutez les yeux bouffis par une heure très tardive (les accouchements ont toujours lieu en même temps que les émissions littéraires de France 3),et vous aurez une idée de l’ambiance fébrile qui a régné à ce moment là.

Le mâle était au premier rang
Vous savez quel est le dernier souci d’une équipe médicale en plein accouchement ?
Le mâle.
Donc je suis rentré dans la salle de travail tout penaud, à petits pas timides, ma blouse enfilée de travers, les bras chargés de sacs et de vestes, ne sachant absolument pas où mettre ma grande carcasse complètement inutile dans un moment pareil.

N’osant pas demander mon chemin et déranger ces dames (surtout la gynéco qui était très occupée), j’ai déniché en silence une place libre qui m’a permis de prendre la main de ma femme sans gêner la manœuvre. Juste à gauche de l’accoucheuse. Au niveau des genoux de future maman.
Non seulement j’ai tout vu, mais je me suis même fait un peu arroser la chaussure (mais pas autant que la gynéco mouarf). Trois poussées (et hurlements) plus tard, mon fils était là…

Le fabuleux destin de l’oreiller malin
A ce stade de l’histoire, il me faut honorer la mémoire de ce fameux oreiller… Petit objet inerte et innocent mais qui a connu son heure de gloire ce soir-là.

 
Jusqu’ici, tout va bien, l’oreiller est nickel chrome

Future maman avait mal au dos donc avant que ne commence le fameux travail qui devait -je cite- démarrer dans plusieurs heures, ma femme s’est calée un oreiller sous les reins. Il est resté là jusqu’à la fin. Cet oreiller devait être la réincarnation de Saddam Hussein vu tout ce qu’il a subi pour expier ses fautes. En fait, on l’avait complètement oublié du coup il a tout vu… Je l’aurais presque récupéré en souvenir mais il était vraiment dégueu, d’ailleurs la sage-femme l’a jeté direct à la poubelle.

Vous ne verrez plus votre femme de la même façon
C’est vrai que la sortie du bébé est un peu impressionnante, mais fort heureusement je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait. Il parait qu’après avoir vu ça certains hommes sont dégoûtés du sexe, mais pas le mâle.
Le mâle est un dur.
Et puis future maman m’imposait parfois « Le Journal de la Santé » de France 5, et entre les vannes désolantes des animateurs j’ai eu droit à quelques grands moments du septième art comme « Bienvenue chez les Ulcères », « Recherche veine cave désespérément », « Escarres épisode V : le scalpel contre-attaque », « J’ai des hémorroïdes »  ou encore « Le côlon était bouché de l’intérieur ».

Séquence émotion
Arrive alors le moment où j’ai pu souffler et me demander ce que je fichais là, quand bébé se cale sur sa maman et qu’on peut enfin se regarder (car pendant l’expulsion pas la peine de faire la causette à votre femme, elle a l’esprit un peu occupé à gérer les poussées en suivant les conseils de respiration de la sage-femme).

Petit moment surprenant où on passe de deux à trois sans crier gare. Là, c’est lui, on le garde, il n’est pas là depuis plus de 5 minutes et on sait qu’il va encore rester deux bonnes décennies chez nous (pas plus, faut pas pousser).

Il est là, tout relax, indifférent à la bataille qui vient de se jouer pour sa vie. Lui, c’est vraiment pas le genre à s’en faire ! J’ai été ému, les jambes tremblantes, il a fallu m’assoir pour ne pas tomber. J’ai peut-être même un peu sué des yeux (un mâle ne pleure jamais).

Je ne me souviens plus de ce que j’ai dit à maman à cet instant, mais ça devait être très banal, un truc du genre « je t’aime ». Elle n’a sûrement rien entendu car elle plongeait son regard dans celui de son micro-gnome…

Il ne sort pas aussi propre, et sans bonnet

Conclusion
Aucune. Chaque accouchement est unique et différent. A vous d’expérimenter ce mélange de chaos bordélique, de cris, de surprises, d’heures d’attentes suivies de secondes interminables. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’oublie pas.
Je vous parlerai peut-être du second accouchement et de son héros, Bally le ballon. Mais ceci sera une autre histoire…

J’oubliais
Le mâle est un dur, mais le placenta, là par contre, il faut l’avouer… c’est l’horreur absolue.
Je cauchemarde encore de ce placenta : il rampe sous mon lit avec des bruits dégoûtants, il s’accroche à la couette de ses gros lobes gluants, il se hisse en faisant gicler des gouttelettes de sang sur le drap, il s’approche de mon visage, et là soudain…

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  • @mé
    21/06/2011

    Sympa mdr c'est disons poétique hihi


  • Franck | Papa Blogueur
    21/06/2011

    Tu sais quoi ? Ouvres ton blog !
    Il n'y en a pas beaucoup des blogs de papa (si si il y a le mien, je sais, mais je me sentirais moins seul, oui il y en a d'autres aussi, mais pas autant que ceux des mamans).
    Pour en revenir à ton histoire, ça "sent" le vécu avec un petit mélange du genre "Aliens" et autres films de notre génération, nous les hommes !
    Allez, à demain pour lire une autre de tes proses.


  • maman bavarde
    21/06/2011

    génial!!!j'adore!


  • Clémence
    12/07/2011

    Le Mâle vous remercie !!!

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