De la réanimation néonatale à la maison

Comme je le racontais dans ce billet, mon premier enfant est né un peu avant 7 mois de grossesse, à 31sa + 4. N’ayant pas eu le temps de recevoir la cure de corticoïdes, mon petit Choupi avait les poumons immatures et a donc eu besoin d’une assistance respiratoire.

Comme l’accouchement s’est bien passé et que je n’ai pas eu de péridurale, j’ai pu aller le voir à peine quelques heures après lui avoir donné la vie. Il était en réanimation néonatale. Nous avons découvert un autre univers…

D’abord, ce qui frappe, c’est ce long couloir grâce auquel les visiteurs et la famille peuvent voir les bébés en couveuse. Certaines couveuses sont colorées de bleu, car la lumière bleue permet de guérir les jaunisses dont sont souvent atteints les prématurés.

C’est un univers feutré et sécurisé. Il faut décliner son identité avant d’accéder au vestiaire, et ensuite on met une blouse jetable ainsi que des protections autour des chaussures, pour ne pas risquer de ramener des germes et des microbes. Certains parents devaient même porter un masque et des gants car leurs bébés étaient des très grands prématurés, nés vers 6 mois de grossesse.

 
Il y avait des bébés microscopiques, d’à peine 1kg. Avec ses 44cm pour 2kg20, Choupi faisait partie des « gros » prémas. Sa pédiatre nous a dit qu’il avait un très bon poids vu le terme et que ça lui permettrait probablement de rentrer plus vite à la maison.

 

Ce qui m’a marqué là-bas, c’est la gentillesse et l’extrême compétence de tout le personnel soignant. Ils prenaient le temps de nous parler, de nous expliquer les soins, et très vite, ils m’ont impliquée pour m’occuper de mon bébé, ce qui m’a permis de jouer mon rôle de Maman. Je dirais même plus : les infirmières m’ont carrément appris à devenir une bonne maman sur le plan technique. Elles étaient là lors de ma première mise au sein, elles étaient là pour me motiver avec le tire-lait, elles étaient là pour le premier bain, elles étaient là répondre à nos interrogations.

Je me souviens qu’après avoir demandé si mon fils allait bien, j’ai tout de suite demandé combien de temps il resterait hospitalisé. Ils me disaient qu’ils ne pouvaient pas se prononcer, qu’il fallait être patiente, mais qu’en général ils disaient aux parents qu’il fallait retenir la date du terme comme date de sortie. Si bien que j’aurais dû attendre le 5 juin 2009 alors que j’avais accouché le 31 mars !

Les jours ont passé, les piqûres de surfactant ont fait leur effet et mon Choupi s’est passé de l’intubation. Il était sous infant flow, un appareil qui aide le bébé dans son effort de la respiration. Il avait toujours sa sonde gastrique et il recevait mon lait en alternance avec du lait spécial prématurés enrichi en vitamines, fer, minéraux etc.

Pour tirer son lait, c’était uniquement sur place, dans une salle dédiée. Il n’y en avait qu’une donc parfois on faisait la queue… Ensuite, on plaçait le biberon dans le frigo après l’avoir étiqueté. Beaucoup de Mamans allaitaient, au moins les 2/3. Ah j’oubliais, les premières 48heures étant souvent primordiales pour des petits prémas, ils reçoivent du lait de femme issu du lactarium. Car il faut un certain délai pour vérifier que les mamans n’ont pas d’infection donc on ne peut donner son lait qu’à partir du 3ème jour.

Au bout de 10 jours de réa néonat à Béclère, mon fils est parti en néonat dans la clinique où je devais accoucher (maternité de niveau 2). Je l’avoue, passer d’un milieu hypermédicalisé à un lieu ouvert aux 4 vents m’a fait flipper. Les infirmières et les puéricultrices semblaient vraiment cool, on n’avait plus à mettre de blouse ni à se laver 3 fois les mains. Du coup j’ai été un peu choquée, l’écart entre ces deux univers était trop important !

 

Mon Choupi à 3 semaines

Dans cette clinique, il y avait une grande salle pour les prémas légers (nés après 34sa) et les mamans allaient et venaient dans cette grande pièce pour donner le bain à leur bébé, les mettre sous la lumière bleue… J’étais contrainte d’allaiter devant des mamans qui elles avaient la possibilité de dormir avec leur bébé dans une chambre privative alors que moi je rentrais chez moi chaque soir… Cela a duré 3 semaines, interminables.

Au total, mon Choupi n’aura été hospitalisé que 28 jours, un vrai miracle ! En le ramenant dans notre appartement, nous avons eu beaucoup d’émotion, ce fut un moment magique, presque divin. On l’avait tant attendu, tant espéré !

 
Trois mois plus tard, il rattrapait son retard de taille, de poids et de périmètre crânien. Je suis consciente qu’on a eu de la chance, et je souhaite une fin aussi heureuse à tous les parents de prémas qui me liront.
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  • thierrys76
    29/08/2013

    ah c'est beau, que dire de plus… amitiés.


    • Clémence
      06/09/2013

      Merci Thierry ! Bises.


  • Meline
    29/08/2013

    Magnifique témoignage, plein de bonheur à vous !


    • Clémence
      06/09/2013

      C'est très gentil, merci beaucoup !


  • Emilie
    30/08/2013

    Je me retrouve c'est exactement la meme histoire que j'ai vécu moi aussi à partir du 12 mars! Mon petit bonhomme est en pleine forme aujourd'hui et c'est même devenu un grand gaillard!


    • Clémence
      06/09/2013

      Je suis contenté que tout se soit bien passé pour ton petit prince ! Ce sont de sacrés gaillards comme tu dis !


  • linosqui
    01/09/2013

    A 31sail avait un poids de rêve ce petit bout 🙂 et en fait les corticoides autaient ou aider mais n'aurait pas éviter l'aide respiratoire, elles l'evitent à partir de 33sa plutot, mais on peut la faire dès 28/29 sa oui et meme la renouveler à 32 car ca ne dure pas assez. Bref, à un terme si tôt l'aide respiratoir est malheureusement obligatoire.


    • Clémence
      06/09/2013

      C'est pas faux, mais disons qu'il aurait pu éviter l'intubation et avoir juste l'infant flow 🙂

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